Avis de canicule (1)
Il va faire très chaud pendant deux jours. Levée tôt, j’ouvre grand la biquetterie. J’arrose le potager et le jardin. Les abeilles s’affolent autour des points d’eau. Elles aussi cherchent une solution pour traverser le jour avec le calme du haricot grimpant sous sa feuille.
Plus loin dans la matinée, je salue la voisine qui promène son chien Polka, je taille les cassissiers, tire sur les orties montées en graines, cueille tomates, courgettes, concombre et me décide à regagner l’intérieur. Je suis bien dans la fraîcheur emmagasinée. C’est un espace vide qui s’ouvre et qui me rééquilibre. Hier, j’ai fait le plein de livres à Quai des mots. Quatre d’un coup. Allongée sur un matelas à même la tomette, j’ouvre le premier. Le bord du monde est vertical de Simon Parcot. Celui-là, je l’ai choisi pour son titre et son dernier chapitre. Page à page, je suis une cordée, j’affronte des tempêtes de neige, j’avance au coeur de la vallée des Glaces jusqu’au Reculoir. Quand le froid est trop intense, je me sers moi aussi une rasade de brûle-gorge. Parvenue à la dernière ligne, je veux tester ce qui me traverse. Je retourne dans le potager et m’assieds sur la pierre au pied du poirier, sous le soleil de midi. J’ai beau attendre mais l’équilibre entre le dedans et le dehors se maintient. Il fait frais. Mes yeux respirent, mes ailes s’irisent, un poème se pose sur ma peau et mon poids s’élève.
Je traverserai demain en ouvrant De neige et de vent de Sébastien Vidal.
3 commentaires
Gilsoub
J’avoue qu’en cette période chaude, je suis content d’être dans mon coin de Bretonnie, où, si le thermométre arrive au 30°, il y a toujours un petit vent, mais surtout, dés le soir tombé, la fraicheur refait son retour !
Zoë Lucider
Dans le Sud, être dehors signifiait dévoration par les moustiques tigres. Obligation du dedans, stores baissés. Aujourd’hui, pluie et chute brutale des températures. On respire !
Marie Gillet
Dans le Sud, l’été est bien chaud, oui, très chaud, trop chaud… Tous les volets de toutes les maisons se referment en début de matinée, puis, le soir, on aère et on sort prendre le frais. On papote, alors.