
Arbre de vie
Les derniers mots de Prière à l’aube de Marc Alexandre Oho Bambe, éd. POESIS, habiter poétiquement le monde
« On a besoin de mots qui nous donnent la main, ou mieux de mots comme des poignées de mains chaleureuses, de mots de consolation qui redessinent des sourires sur nos visages, nous guident sur nos propres chemins de résilience, de rêvistance, c’est-à-dire de résistance par le rêve.
c’est bien souvent pour ne pas dire toujours, parce qu’on a un rêve au moins un rêve, qui court en nous, qu’on résiste, qu’on tient bon et qu’on peut tenir.
(…)
on a besoin de mots, mots mantras, mots d’azur, pour recoudre nos jours blessés, tresser nos joies avec d’autres joies, liesses claires et profondes qui grondent ou sommeillent quelque part, au levant.
(…)
on a besoin de mots doués de mémoire et d’oubli, pour réparer les vivants, nous préparer à de nouveau départs.
vers la vie.
encore elle, la vie.
toujours elle, la vie.
nous n’avons rien finalement.
rien d’autre que la vie.
rien de plus précieux, et de plus fragile, que la vie.
et rien d’autre dans la vie, que d’être.
vivant.
j’adresse prière à l’aube. »
Photo : cet eucalyptus m’a fait de l’oeil quand je suis allée chercher un arbre. pour toi. pour le planter avec les cinq morveux au panorama. et une poignée de tes cendres dans ses racines.
j’entendais bien son étymologie grecque « bien caché » mais j’ignorais ça : il est le symbole de l’arbre de vie. comme ces boucles d’oreilles qui tu as portées jusqu’à ton dernier souffle. comme cette impression sur bois posée sur le couvercle.
arbre de vie. toujours. et encore.

