
Déjà demain
Tu serais bien restée dissimulée dans les hautes herbes comme l’oiseau canadèche ou comme les gouttes de pluie, immobile sur la feuille d’arroche. Mais demain c’est mardi, et le mardi c’est chimio. C’est reparti pour ta résidence secondaire.
Tu sais ce qu’il n’y aura pas : ta coloc de chambre qui, elle, a une pause, ta frangine qui, la semaine dernière, pendant que tu reçevais toutes les poches de nectar, courait dans Rouen pour trouver la crème solaire, le lait pour le corps (tu avais déjà utilisé un tube de chaque), les câbles pour les nouveaux écouteurs et téléphone et de larges tuniques en lin. Elle a improvisé un défilé de mode à son retour. Ambiance dans le service assurée par les PomPom sisters.
Il y aura peut-être encore une fois ta chambre implantable à l’envers. Quand tu l’avais dit à ton morveux au téléphone, il essayait d’imaginer comment le lit pouvait être accroché au plafond… Si cela se reproduit, que la chambre montre son cul plutôt que sa face, tu referas la même chose : chercher G., une infirmière que rien n’impressionne , qui te la remettra à l’endroit pendant que ça tourne de l’oeil autour, coloc et étudiante.
Et il y aura tout le reste que tu ne connais pas encore :


4 commentaires
Germain
. je découvre des mots: l oiseau canadeche et la feuille d arroche. c’est beau. le nectar aussi c’est beau, c’est doux. je t’embrasse Bea.
Repose toi bien ce lundi soir.
la bacchante
Je file dans mon potager voir ce que je peux te ramener comme mots inconnus.
Tania
Je ne le connaissais pas, ce canard-là. J’espère que la séance a été aussi supportable que possible, la bacchante.
(Ici, le mardi, c’est kiné, une demi-heure de massage.)
la bacchante
L’oiseau canadèche, Jim Dodge en parle bien…