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Ton amour était sans limitesson désir aussiqui faisait s’envoler vos reins et vos cuisses tu aurais aimé que ça dure éternellement Biffures des pages 28 de Minuit dans la ville des songes, Dernier arrêt avant l’automne et Je me souviens de tous vos rêves de René Frégni
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Remplir ses sacs
Jour 8, Chimio 2 : c’est déjà demain.Taxi-wonder-woman et son vaisseau départemental aussi bruyant qu’un hôpital -les bips dès qu’elle dépasse la limite de vitesse d’un km la font bien marrer- t’attendront devant la biquetterie. D’ici là, tu prépares tes sacs. Dans le premier, tu glisses l’aprépitant, la lidocaïne et une salade de riz, haricots azuki, concombre, basilic sacré, fleurs de ciboulette (les repas à l’hôpital ont décidément un goût de surgelé qu’on aurait oublié de passer au four). Dans le second, tu enfournes pêle-mêle tout le doux que cette semaine t’a offert. Une randonnée nocturne avec ton morveux, le soir de la première chimio. Tu étais sous cortisone, ton…
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Une chambre à soi
Ça y est, j’ai une petite chambre implantée sous la peau. Au bloc, hier, avant que le champ stérile ne recouvre tout, j’ai placé ma paume sous la clavicule, à droite. Surface plane encore un peu. On laisse la playlist ou vous voulez un album particulier ? J’ai choisi Moanin’ d’Art Blakey. C’était réconfortant d’avoir un peu de connu et les souvenirs qui vont avec, avant le grand saut. Et j’ai laissé la chirurgienne oeuvrer. Elle a piqué, ouvert, trifouillé, glissé, enfilé, recousu et pendant tout le temps qu’a duré l’opération, nous avons parlé de littérature, dernières lectures -ah, Madelaine avant l’aube !- et coups de coeur – vous n’avez…