Instants

(im)mobilité

Il y a eu, de passage à la biquetterie, ma fille qui en septembre se lancera dans une itinérance sur le GR 34 et mon frère qui le lendemain rejoignait Nouméa avec sa tribu
il y a eu l’une qui voulait randonner avec moi pour tester ses mollets et l’autre qui aspirait à se poser un peu

alors avec l’un, on a bu
des verres de vin et des tasses de café tout en lisant à voix haute Philosopher c’est apprendre à mourir, en se disant que Montaigne cite beaucoup d’auteurs latins et qu’on n’était pas obligés de lire toutes les citations, qu’on n’était pas obligés de les lire

alors avec l’une, on a marché
jusqu’au barrage de Poses en longeant les rives de l’Eure à l’aller puis les rives de la Seine au retour
de Houlgate à Villers en passant sous les falaises des vaches noires à l’aller puis au dessus des mêmes falaises au retour, le sac lourd de fossiles
le long de la baie de l’Orne à marée basse : des femmes à genou cherchent dans la vase et les reflets du ciel des palourdes et des gravettes.
Rien que ça, déjà, c’est beau. Il a suffi qu’elles se mettent à chanter – était-ce vraiment du vietnamien? – pour que j’explose mon empreinte carbone et me retrouve dans le delta du Mékong.

2 commentaires

  • Colo

    Belle chronique estivale. peinure ? Photo? Superbe en tout cas.
    Philosopher, apprendre la liberté, en mourir…

    Des visites ici aussi, mais marcher n’est pas de saison, nager oui. On parle peu en nageant…
    Et lire, maison fermée; le ton moqueur, la style si vivant de Lydie m’enchantent. Toujours elle surprend, merci Baccahnte.

    • la bacchante

      C’est une photographie et un moment vécu pour de vrai !
      Suis contente que tu aies plongé dans le dernier Salvayre sans attendre. Régale-toi bien !

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