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Ne laisse jamais personne t’éteindre

Mardi soir, c’était À ne pas rater de la Cie La vaste entreprise au théâtre de l’Arsenal. Pendant une heure, nous avons raté tout le reste du monde dans ces 400 m². Nous avons accepté le vide qui peu à peu apparaissait sur scène. Nous avons tenu au loin, l’espace d’une heure, le Hamas, la bande de Gaza, Israël et les fracas du monde.
Hier soir, c’était le concert de Zaho de Sagazan au Kubb. J’y suis arrivée en miettes d’Arras et pourtant l’énergie vitale est réapparue.
Lundi, cela fera trois ans pour Samuel Paty et trois jours pour Dominique Bernard. Je vais me retrouver face à vingt-huit paires d’yeux. Cette fois-ci, je n’aurai plus le masque pour dissimuler les lèvres qui tremblent. Que vais-je leur dire ? Que peut-on dire quand le cauchemar n’en finit pas de se répéter ? Vendredi, nous parlions de dystopie et d’utopie. Où vais-je trouver le courage de leur demander de se tenir debout contre les vents mauvais ? Si je vais chercher dans mes propres mots, je vais m’effondrer, je le sais. Alors, comme chaque matin, je vais leur lire un poème. Lundi, je puiserai dans le recueil de Cyril Dion À l’orée du danger. Un poème en diptyque : « Nous ne sommes pas nés pour…  » / « Nous sommes nés pour… ». Si ma voix ne tremble pas trop, je rajouterai ici mes mots « nous ne sommes pas nés pour ces temps de massacres à couper le souffle et l’espérance » et là un vers de Louise Dupré, tiré d’Exercices de joie « nous sommes nés pour nous servir de la joie comme une arme à bout portant »

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